Culture

La femme en société

Numérisation oeuvres musée Lambinet
200.15.15.0
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© Pierrick DAUL
Numérisation oeuvres musée Lambinet

Si Julia Bartet joue dans les salons parisiens les plus courus dans les années 1900, notamment celui de la Comtesse Greffulhe, celui des Lemaire ou encore lors des Garden Party de l'Elysée, elle participe également à des tournées auprès des cours étrangères  : elle joue par exemple devant Alphonse XIII à Madrid en 1903. Dans l'album Mariani, Figures contemporaines, édité en 1925, elle est la seule comédienne à être représentée aux côté du président Gaston Doumergue, de la Reine de Hongrie ou de la Princesse de Grèce : « une distinction sans pareille, qui fait d'elle le type accompli de la femme du monde ».

Elle est très recherchée par les poètes, notamment Jean Richepin, ou Paul Bourget, qui trouvent en elle la voix et l'intelligence capables de transmettre l'émotion. Enfin, elle partage les soirées intimes de Camille Saint-Saëns, Gabriel Fauré, ou même Augusta Holmes. La musique, tout comme la peinture et la sculpture, font partie du quotidien de l'actrice : Gustave Moreau, mais aussi les sculpteurs Louis Ernest Barrias et Paul-Albert Bartholomé lui ouvrent fréquemment leur atelier. 

Les sociétaires de la Comédie-Française disposent des costumes de maîtres costumiers tels Désiré Chaineux ou Charles Bianchini qui travaillent au sein de l'institution uniquement. Cependant, conscientes de leur attraction et de l'image qu'elles véhiculent, les comédiennes recourent de plus en plus à des maisons de Haute couture et à des joailliers afin de confectionner leurs toilettes sur les deniers de la Comédie-Française, et ce, au désespoir des administrateurs, qui multiplient les réglements à partir de 1881. Avec l'installation de la maison Worth à Paris, au 5 rue de la Paix  et l'apparition du magasin de mode, les comédiennes rivalisent de chic. Julia Bartet porte ainsi les chapeaux de Marguerite Paraf, dont la maison est située au 11 rue Royale, et compte dans sa garde-robe les escarpins du bottier Hellstern et Sons.  

Ville de Versailles, musée Lambinet