Culture

L'actrice et ses grands rôles

1724 ; © Art Shooting ; © Ville de Versailles, musée Lambinet
1724
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© Art Shooting ; © Ville de Versailles, musée Lambinet

La carrière de Julia Bartet est couronnée par la gloire. Élève de Régnier de la Brière et de Mme Plessy au Conservatoire en 1871, il fallut sept ans de travail et de persévérance pour qu’enfin la Comédie-Française jette les yeux sur elle et consentisse à l’engager. Une fois au théâtre, elle se montra bien résolue à conquérir au plus vite le Sociétariat qu’elle obtint après une année d’efforts. Elle excelle, quel que soit le répertoire : Bérénice, qu’elle exhume en 1893, Antigone, joué notamment au théâtre antique d’Orange en 1894, mais aussi Denise et Francillon d’Alexandre Dumas fils en 1885, ou encore Thérèse de Mégée dans Le Réveil de Paul Hervieu en 1902.  

En 1910, Julia Bartet entra au jury du Conservatoire, aux côtés du doyen de la Comédie-Française, Gabriel Mounet-Sully. Elle accomplit cette tâche en plus des cours dispensés aux élèves, des conférences diverses telles « L’étude d’un rôle » le 28 janvier 1901 ou « Causeries sur l’art dramatique ». Pendant sa retraite, elle accueillit encore de jeunes débutants admiratifs, comme Jean Martinelli (futur sociétaire de 1930 à 1950) ou Arletty.  Elle donna des cours de diction à Ida Rubinstein quand celle-ci arrive à Paris. En 1920, alors que Julia Bartet vient de quitter le Français, A. Joannidès publie un Relevé des représentations de Julia Bartet à la Comédie-Française 1880-1919 et Albert du Bois lui consacre un Essai critique : 

« Comme nous voudrions retrouver les émotions que nous donnèrent un Mounet-Sully, une Bartet ! Hélas ce n’est pas cela, ce ne sera plus jamais cela » (Albert Dubeux).

En tirant sa révérence, la Divine écrivit ceci aux abonnées de Fémina : « Demeurer dans vos pensées et peut-être un peu dans votre cœur, si Bérénice a su l’émouvoir, ce n’est pas en vérité partir tout à fait et cet espoir me rend doux mes adieux à la scène ». 

Ville de Versailles, musée Lambinet