Culture

Voyage et romantisme

Eugène VIOLLET-LE-DUC (1814-1879), « Scène druidique », gouache sur traits à la mine de plomb, 1871, inv. 80.2.21. Ville de Versailles, musée Lambinet
Eugène VIOLLET-LE-DUC (1814-1879), « Scène druidique », gouache sur traits à la mine de plomb, 1871, inv. 80.2.21. Ville de Versailles, musée Lambinet

Facilité par la modernisation des transports, le voyage constitue une activité de plus en plus appréciée au XIXe siècle, activité qui fait l’objet de nombreuses publications. Élément fondamental de l’ouverture d’esprit de Viollet-le-Duc, révélateur d’une nature anticonformistesa soif de voyages renseigne aussi sur son besoin de se saisir du patrimoine, notamment français.  

Cette attitude empreinte de curiosité rejoint l’initiative de Charles Nodier (1780-1844) et du baron Taylor (1789-1879) recherchant une approche sensible des monuments et des provinces françaises avec Les voyages pittoresques et romantiques dans l’ancienne France parus entre 1820 et 1878. Ils recherchent pour les illustrations des artistes dont la veine romantique sera capable de frapper les imaginaires tels Eugène Isabey (1803-1886), ou encore Richard Parkes Bonington (1802-1828). Viollet-le Duc propose près de 250 dessinà partir de 1837. C’est pour ces volumes que Viollet-le-Duc peint donc la scène bucolique dans la forêt de Pierrefonds en 1871. Il s’attache à développer un véritable sentiment, une impression des lieux plus qu’une description scientifique. 

L’architecte souhaite aussi dans ses voyages se confronter à ses émotions et exprimer ses rêves. Les personnages qui peuplent ses dessins constituent comme un miroir de l’artiste en contemplation, dominé par une nature qui le dépasse. Il est alors très proche des paysages fantastiques et imaginaires de Gustave Doré (1832-1883) ou des descriptions poétiques d’un Ruskin (1819-1900), fasciné par les Alpes. Avec les Mélèzes de la Forclazles racines des grands arbres formant comme des tentacules impressionnantes.