Culture

Viollet-le-Duc et la montagne

Eugène VIOLLET-LE-DUC (1814-1879), « Une avalanche », gouache sur traits à la mine de plomb, 1869, inv. 80.2.14. Ville de Versailles, musée Lambinet
Eugène VIOLLET-LE-DUC (1814-1879), « Une avalanche », gouache sur traits à la mine de plomb, 1869, inv. 80.2.14. Ville de Versailles, musée Lambinet

Viollet-le-Duc a réalisé 9 voyages entre 1868 et 1876 dans les Alpes. Il fera même partie des fondateurs du Club alpin français et fait paraître en 1878 une Hygiène du voyageur dans les contrées alpestres. 

Ses randonnées ont été l’occasion de relevés extrêmement précis, afin d’étudier la structure générale des chaînes, des arêtes et des sommets, la morphologie glaciaire en alternant des vues panoramiques et des détails de sommets. Il étudie la montagne comme un véritable monumentPassionné de géologie, il note les roches qu’il découvre, combine à cette étude des calculs géométriques, et essaie d’aboutir à une description raisonnée et analytique du paysage. Afin de s’aider dans la lecture des détails, il utilise même une chambre claire associée à une lunette. Ce travail de compréhension des structures de la montagne aboutit à la publication d’un ouvrage consacré au Massif du Mont-Blanc en 1876 ainsi qu’en parallèle d'une carte topographique des reliefs. Ces ouvrages s’assimilent à des travaux d’architecture. « Je sens très bien que quand je copie consciencieusement un paysage, je fais un pas de plus dans mon art spécial, dans l’architecture » dit-il en 1833. Il n'est donc pas si étonnant de voir un architecte se faire peintre de paysage avec la montagne comme inspiration principale. 

Dans sa fascination pour les sommets, Viollet-le-Duc cherche à développer l’idée que la nature fait partie de notre patrimoine. Ainsiles aquarelles du musée Lambinet dénotent autant la volonté de la comprendre dans les moindres détails et un sentiment d’envoûtement fantastique comme si l’œil se perdait dans l’infini des glaces. Il peut ainsi coucher sur le papier comme une vision enchanteresse, la vallée de Chamonix transformée en une mer bleutée.